Projets : Media Médiums

Responsables : Jeff Guess et Gwenola Wagon

Equipe : Jean-Philippe Antoine, Jean-Louis Boissier, Stéphane Degoutin, Jean-Noël Lafargue, Julien Prévieux, Paul-Louis Roubert et Anne Zeitz

Ce projet se réalise dans le cadre du Labex H2H, avec l’École Nationale Supérieure d’Arts Paris-Cergy et son espace d’exposition YGREC, Les Archives Nationales et l’EnsadLAB de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris. Une exposition aura lieu à l’Espace YGREC d’avril à juin 2014 présentant les recherches sous la forme de workshop, centre de documentation, publications, installations, pièce sonore, conférences et performances. Dans le cadre du séminaire Communication Protocols : Technology and the Spirit World et Histoires de fantômes et de machines, des conférences se déroulent de novembre 2013 à avril 2014 à la galerie YGREC.

1. Généalogie de la recherche

Transmission à distance

Le projet de recherche Média Médiums (1) est axé sur l’histoire de la transmission à distance et comprend deux objets d’étude : premièrement, toute une série d’objets techniques, de machines et d’appareillages actualisés ou simplement imaginés qui ont comme principe fondateur le transport d’informations, et deuxièmement, des phénomènes beaucoup plus mystérieux et moins connus tels la télépathie, la télékinésie ou la téléportation.

Les deux objets d’étude pourraient sembler, de premier abord, opposés, l’un relevant d’un milieu technique voire industriel qui prend appuie sur une extrême rationalisation et trouve son ancrage dans la méthode scientifique et ses champs théoriques et appliqués : la physique, la chimie, l’éléctro-mécanique, etc. L’autre tend à s’attacher à ce qui est inexplicable, «à des phénomènes aberrants par rapport à notre fonds culturel de vérités admises… qui vont à l’encontre du sens commun ou du savoir institutionnalisé (scientifique ou religieux)» (2), se rangeant du côté de l’occulte, du spiritisme et du paranormal.

Le préfixe “télé-”, qui signifie “à distance”, tend paradoxalement à les relier, à les faire communiquer. Mais cette proximité n’est pas uniquement lexicale. Ainsi, par exemple, le vocable “télévision”, était, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, un nom synonyme de clairvoyance dans les cercles spiritistes. «Les clairvoyants réceptifs étaient capables de transcender l’espace et le temps. Ils pouvaient décrire d’anciens édifices ou des objets avec tant de précision et de détails qu’il en allait comme s’ils disposaient de la pièce et de l’objet devant leurs yeux» (3). En même temps, la “télévision” était un des noms, parmi des dizaines déployés dans des milieux techniques qui permettaient de spéculer sur tout un horizon d’objets à venir.

Télégraphe Chappe. Illustration parue dans «Les merveilles de la science», Louis Figuier, 1868.

 

Télé-dispositifs 

Téléphonoscope, Téléctroscope, Phonotéléphotographe, Téléchromophotophonotétroscope, Téléphote, Télescope électrique, etc. Tous ces noms, décrivant des objets réels ou fictifs, témoignent d’une intermédialité à la fois discursive et matérielle. L’invention est toujours plurielle, un assemblage d’énoncés et de matériaux, de discours et d’actualisations, une remédiation de spécifications et de technologies antérieures, une hybridation inédite et finalement nouvelle. Pour notre projet, nous cherchons à retrouver la singularité de chacune de ces occurrences individuées, qu’elles soient de l’ordre d’énoncés fictifs ou vulgarisateurs, de spécifications et brevets de projets non-réalisés, de concrétisations qui n’ont pas pu négocier leur place sur le marché, etc. Chacun de ces agencements singuliers décrit un dispositif bien particulier, qui met en relation de manière unique, un appareillage, un sujet percevant et une représentation.

La série des dispositifs de transmission à distance, ou télé-dispositifs, concept particulièrement utile développé par François Albéra et Maria Tortajada (4), qu’ils soient technologiques ou médiumniques, partagent un certain nombre de traits, notamment un télescopage radical de l’espace et du temps, qui se manifeste sous forme d’une co-présence, et une imbrication immédiate et simultanée d’une information distante dans le tissu de l’ici et maintenant du sujet percevant. Cette superposition spatio-temporelle d’une pensée, d’une image, ou d’une voix venues d’ailleurs était déjà présente dès la fin du XIXe siècle via différentes manifestations du télégraphe avec ou sans fil, du fax (le bélinographe), ou du téléphone. Elle participe à tout un imaginaire spectral et magique (5) qui semble accompagner chacun des nouveaux dispositifs de la transmission à distance. Chaque contexte historique donne, selon ses spécificités sociales, économiques, culturelles, et politiques, une inflexion particulière aux éléments fondamentaux de la définition des télé-dispositifs (co-présence, d’immédiateté, simultanéité, etc.) et à l’imbrication des technologies, des discours et des corps.

John Baird travaillant sur sa caméra en vue de la première transmission broadcast de la télévision.[Courtesy Thierry Magis, Belgium]

Objets de science-fiction

Plus proche de nous, la théorisation de la machine universelle d’Alan Turing dans les années 30 a créé les conditions de possibilité pour l’actualisation d’une longue série de machines numériques depuis les années 40, qui, au vue de leur complexité et de leur abstraction importante, de l’immatérialité et de la virtualité des informations transportées, voire de leur impénétrabilité magique, sont devenues le lieu de nouveaux imaginaires, de nouvelles métaphores.

Dans les discours des milieux techniques qui ont accompagné et qui ont été, par rétroaction, nourris par ces nouvelles machines (en particulier la théorie de l’information et la cybernétique), la transmission à distance (la communication) s’est vue formalisée en modèles mathématiques. Claude Shannon et Warren Weaver, s’appuyant sur l’exemple de la télégraphie, décrivent le système de transport d’informations des plus efficaces, c’est à dire, dont l’équation équivaut au moins de bruit et de parasites possibles contre le maximum d’informations transmises – formalisation qui a permis l’essor des télécommunications.

Nobert Wiener, dans son manifeste Cybernétique et Société : l’usage humain de l’être humain, va un peu plus loin vers une dématérialisation intégrale via les possibilités des encodages perfectionnés. Pour lui, l’information se résumait à un pattern signifiant qui s’opposait à la tendance naturelle vers l’entropie et le désordre total. Ceci l’amène à penser qu’ «un pattern est un message, et pourrait être transmise en tant que message. Comment utilisons-nous la radio si ce n’est pas pour transmettre des patterns de sons, et la télévision, des patterns de lumière? Il est amusant ainsi qu’instructif de considérer ce qui adviendra si l’on transmettait le pattern entier du corps humain, du cerveau humain avec ses souvenirs et connexions en réseau, pour qu’un instrument de réception hypothétique puisse réincarner ces messages dans une matière appropriée, capable de continuer les processus déjà présents dans le corps et l’esprit, et de maintenir l’intégrité nécessaire pour cette continuation via un processus d’homéostasie.» (6) Et plus tard de déclarer: «Il n’y a pas de distinction absolue entre les types de transmission que nous pouvons employer pour envoyer un télégramme de pays en pays et les types de transmission, qui sont au moins théoriquement possible, pour transmettre à distance un organisme vivant tel un être humain». (7) Ce texte spéculatif d’un des plus grand penseurs et excentriques de notre ère pose depuis le point de vue de l’avant-garde de la science de son époque, un des problèmes cruciaux de notre enquête, celui des instruments hypothétiques, et de la croyance en des assemblages d’énoncés, de machines, et d’usages que l’on pourrait considérer comme de véritables objets de science-fiction.

Le télégraphe celeste, 1853. Partridge & Brittan in New York . In 1854 a group of Spiritualists petitioned congress for the money to copy Morse’s telegrapgh development with a way to communicate with Spirit by Telegram.

 

2. Survivance des médias : un dispositif critique 

Parce que notre approche historique n’est pas linéaire, mais discontinue et hétérogène, parce qu’elle fonctionne par alternance de mouvements de condensation et de dilatation, d’accélération et de ralentissement, d’accidents et d’anticipation, Média Médiums entend s’introduire dans son épaisseur et la déplier. Nous étudierons par exemple les raisons de la disparition de certains médias en regard de la persistance d’autres et tenterons de décrypter les dynamiques d’amorce et de désamorce de leur zone d’influence. Nous exhumerons certains médias de transmission marginalisés, et ainsi rachèterons leur temps, non pas en vue de produire un nouvel ordre mais de les porter à la connaissance.

Nous postulons qu’il n’y a pas d’achèvement des objets technologiques, mais la possibilité permanente d’un renouvellement de leurs usages. Nous supposons que ces médias obsolètes sont capables, par effet de boomerang, d’apporter un éclairage nouveau sur notre monde contemporain en général et sur les médias actuels de communication en particulier. Revisitons ces anciens médias, remettons en circulation ces objets déclassés et sondons leur capacité à opérer dans le présent. Nous aspirons à une appropriation de ces éléments marginaux, à l’ouverture de leur potentialité, quitte à modifier leur fonction première et leurs champs d’application d’origine. En pointant ces rétroviseurs vers l’avenir, nous expérimenterons les formes de leur réhabilitation. Par connexion et montage, nous les faisons rentrer en résonance avec les dispositifs actuels. Parce que ces objets, « irrigués de croyances et de fantasmes », comme le décrit Arnauld Pierre, sont toujours « porteurs d’un imaginaire source dont ils montrent qu’il peut encore avoir prise sur les aspirations et les désirs contemporains » (8).

Nous optons pour une archéologie des médias qui se démarquerait de l’histoire des techniques traditionnelles, qui aurait, selon nous, trop tendance à dissimuler une idéologie du progrès, notamment par le biais d’un présupposé téléologique décrivant les objets du passé comme incomplets, manquants certains composants au regard de la perfection des objets contemporains. Cette historiographie produit des objets entiers, porteurs d’un sens immuable, en élevant les réussites (tout en refoulant les autres options) au rang de catégories générales (la télévision, le téléphone, le télégraphe), en créant parallèlement un culte des inventeurs. François Albéra et Maria Tortajada, toujours à propos des télé-dispositifs, affirment au contraire qu’ «une archéologie, au sens foucauldien, recherche les conditions de possibilité de plusieurs dispositifs à un moment historique donné et aborde de manière corrélative et dialectique les différents schèmes de ces dispositifs, définis notamment par un paradigme dominant, ou par les cristallisations de dispositifs dans une forme institutionnalisée et reconnue.» […]«Se constituent alors», précisent-ils, «des réseaux où se trame le savoir d’une époque en fonction des dispositifs de vision et d’audition existants, savoir qui est fonction de ces dispositifs et en même temps qui les détermine.» (9)

L’archéologie des médias, telle que nous la pratiquons, cherche à rouvrir des moments historiques qui contiennent tout une gamme de potentialités, une panoplie d’énoncés et d’objets qui partagent une certaine parenté, mais autour desquels les significations n’avaient pas encore été stabilisées, comme le déclare Siegfried Zielinski : « les objets et les situations étaient dans un état de flux, où les options de développement dans de multiples directions étaient encore totalement ouvertes, où l’avenir était encore concevable comme un espace de possibles hétéroclites de solutions techniques et culturelles en vue de la construction de nouveaux mondes médiatiques. » (10)

 

3. Spéculations

De la transmission à distance à la télépathie

Dans l’introduction de leur anthologie de textes, New Media 1740-1915, Lisa Gitelman et Geoffrey B Pingree évoquent plusieurs figures futurologiques, dont celle d’ « une transparence croissante, la présupposition que chaque nouveau média opère encore moins de médiation, qu’il réussit à “libérer” l’information des contraintes des formes de média antérieurs, moins adéquat voire “non-naturel”, qui représentaient le réel avec moins de perfection. Cette notion – étant donné leur plus grande transparence, les nouveaux médias supplanteraient leurs prédécesseurs – détermine à la fois l’expérience et l’étude des médias aujourd’hui. » Cette figure pointe « une idée fausse fréquente et partagée, celle qui suppose la valeur et la (au moins théorique) possibilité de l’acheminement pur d’information, des conduits qui permettent le passage d’informations sans interruption ou interférence – sans médiation. » (11)

Céline Lafontaine dans l’Empire Cybernétique, des machines à penser à la pensée machine, fait état des possibles dérives d’un totalitarisme informationnel engendrant le décryptage de ce qui compose le vivant. “Que le caractère globalisant du modèle informationnel ait pu remettre radicalement en cause les fondements de l’humanisme moderne, voilà bien ce qui n’aurait pas manqué de surprendre Wiener lui-même. A nous maintenant de veiller à ce que son héritage n’ensevelisse pas complètement la civilisation qui l’a précédé, mais que celui-ci en conserve plutôt les soubassements essentiels afin qu’on puisse encore et toujours rester humains.”(12)

Progressivement cette volonté de savoir s’accompagne de recherches sur l’exploration et le décryptage du fonctionnement du cerveau humain et, dont les transmissions d’information pourraient à terme se passer des média de communication. Voir à travers le cerveau, décoder la pensée, la transmettre et la recevoir instantanément sans avoir le temps de formuler… autant d’hypothèses qui ressemblent à des scénario de science–fiction et semblent irréalisables. La transmission de pensée demeurait opaque et incontrôlable. La “pensée” restait le seul terrain vierge puisqu’elle n’avait

jusqu’alors ni été scannée ni analysée, mais seulement appréhendée par des instruments de mesure qui essayaient d’en comprendre le fonctionnement sans parvenir à l’atteindre.

Neuroscientifiques reconstruisent les expériences visuelles par l’utilisation de fMRI. Reconstruction de l’activité du cerveau. UC Berkeley. 2011.

Il semblait alors impossible d’imaginer accéder au cerveau de l’autre et de le comprendre, autrement que par les moyens usuels de communication. Pourtant plusieurs recherches scientifiques (13) émettent aujourd’hui l’hypothèse inverse et tendent à prouver la possibilité d’une certaine “visualisation” de la pensée, soit par exemple d’une visualisation d’une image en train de se former dans le cerveau. Cette connaissance, impossible jusqu’alors, ces recherches, même si elles sont encore à l’état de balbutiement, amènent un tel changement de perspective et une telle transformation (remise en question de l’intériorité, de l’autonomie du sujet pensant), qu’il semble nécessaire de les interroger sous un angle critique tout en leur donnant une perspective historique et philosophique.

Restitution sous forme d’enregistrement sonore de l’activité cérébrale. Adeen Flinker/UC Berkeley.

 

(1). Média Médiums est un clin d’œil au premier chapitre, Mediums and Media, du livre de Jeffrey Sconce, Haunted Media: Electronic Presence from Telegraphy to Television, Duke University Press Books, 2000.

(2). Marcello Truzzi cité dans le texte de Pierre Apraxine et Sophie Schmit, La Photographie et l’Occulte in Clément Chéroux, Andreas Fischer, Pierre Apraxine, Denis Canguilhem, Sophie Schmit, Le Troisième Œil – La Photographie et l’Occulte, Paris, Gallimard, 2004.

(3). Stefen Andriopoulos, Télévision Psychique, p. 62, in Mireille Berton et Anne-Katrin Weber eds., La Télévision du Téléphonoscope à Youtube, Paris, Antipodes 2009.

(4). François Albéra et Maria, Tortajada, Prolégomènes à une critique des “télé-dispositifs”, in La Télévision du Téléphonoscope à Youtube, op. cit., p. 36-37.

(5). Jeffrey Sconce, Haunted Media…, op. cit.

(6). Norbert Wiener, The Human Use of Human Beings, Da Capo, 1950, p. 96.

(7). Norbert Wiener, op. cit, p.103.

(8). Arnauld Pierre, Futur antérieur – Art contemporain et rétrocipation, Dijon, Les Presses du réel, 2012, p. 9.

(9). François Albéra et Maria Tortajada, Prolégomènes à une critique des “télé-dispositifs”, in La Télévision du Téléphonoscope à Youtube, op. cit., p. 36-37.

(10). Siegfried Zielinski, Deep Time of the Media – Towards an archeology of hearing and seeing by technical means, Cambridge, MIT Press, 2006, p.10.

(11). Lisa Gitelman et Geoffrey B Pingree, New Media 1740-1915, Cambridge, MIT Press, 2003, p. xiii.

(12). Céline Lafontaine dans l’Empire Cybernétique, des machines à penser à la pensée machine, Paris, Seuil, 2004, p. 224-225.

(13). Georges Smoot III et Jonathan Regier, Kodak Moment à Total Recall, Huffington Post, 6 mars 2012.

 

Champs de références

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