Projets : Media Médiums séminaire 2013

VAESSA DESCLAUX
Protocole d’Hypnose
Vendredi 8 novembre 2013.
YGREC. 20 rue Louise Weiss 75013 Paris.

« Intervention, j’introduirai les recherches que j’ai effectuées sur l’hypnose à travers différentes lectures et rencontres avec des praticiens de l’hypnose. Je tenterai de proposer les questions que ces recherches ont soulevées pour moi, mettant en jeu des situations de contrôle, d’emprise, d’empathie et d’émancipation. Dans un second temps, je présenterai le cas spécifique d’utilisation de l’hypnose dans la pratique artistique de Matt Mullican qui mène des expériences sous hypnose depuis 1978. C’est ma confrontation avec une des performances de l’artiste qui a provoqué le désir de réfléchir au rôle de l’hypnose dans le processus de création de Mullican et à la nature du personnage que Mullican affirme émerger dans la transe hypnotique et qu’il nomme « That Person ».« 

Vanessa Desclaux est diplômée de Sciences Po Paris et d’un master en commissariat d’exposition au Goldsmiths College de l’Université de Londres, où elle est actuellement en doctorat en art. Son travail de recherche s’intéresse aux pratiques artistiques qui se sont développées à partir de la fin des années 70 et qui articulent des relations complexes entre les domaines du visuel et ceux du langage et du discours. Elle a travaillé en particulier sur les artistes David Lamelas, Guy de Cointet et Matt Mullican, développant son travail critique à travers des projets d’exposition, de programmation de performances et la publication de textes. Ses projets récents incluent des expositions monographiques et collectives dont : In a sentimental mood à la Galerie des galeries et Anna Barham, Agnès Geoffray, Nathania Rubin à la galerie Jousse Entreprise dans le cadre du festival Nouvelles vagues du Palais de Tokyo.

Phonographe, Télémécanique  et dispositif de transmission à distance
Visite et démonstration
Musée des arts et métiers.
Vendredi 15 novembre 2013.

 

PHILIPPE BAUDOUIN
Voix occultes : Thomas Edison et la fabrique des machines à fantômes.
Vendredi 29 novembre 2013.
YGREC. 20 rue Louise Weiss 75013 Paris.

Si le nom de Thomas Edison est communément associé à de nombreuses inventions telles que la lampe à incandescence, la pile alcaline ou le phonographe, il en va tout autrement de ses recherches psychiques. Alors que la plupart de ses biographes ont exploré les moindres détails de ses innovations techniques, ils restent toutefois silencieux sur les expérimentations que mena pourtant Edison, durant les dix dernières années de sa vie, afin d’entrer en communication avec les morts. Quel fut au juste son projet de « phonographe spirite » ? Que parvint-il à entendre ?

Les recherches d’Edison dans les domaines de la reproduction sonore et des sciences psychiques sont symptomatiques, dans l’histoire de ces deux disciplines, d’un intérêt commun pour le phénomène de la voix et de ses doubles électriques. En quoi la machine phonographique révèle-t-elle précisément les dimensions occultes des outils techniques de reproduction ? À travers les différentes pratiques spirites développées à la suite des travaux d’Edison et leurs représentations populaires dans le cinéma de genre, nous tenterons de retracer brièvement une « archéologie » des machines parlantes et de leurs implications dans le champ des phénomènes psychiques, parcourant ainsi parallèlement l’histoire de ces inventions techniques et celle de leurs avatars fantomatiques.

Philippe Baudouin est chargé de réalisation à France Culture et auteur de reportages pour Arte Radio. Diplômé d’un Master en philosophie de l’art, il est l’auteur, aux éditions de la MSH (coll. Philia), de l’ouvrage Au microphone : Dr. Walter Benjamin  (Prix Inathèque 2009). Il prépare actuellement un recueil de pièces radiophoniques inédites de Walter Benjamin, ainsi qu’un essai sur l’Archéologie de la radio, à paraître respectivement aux éditions Allia et aux Presses Universitaires de France.

JEAN-PHILIPPE ANTOINE
Vendredi 6 décembre 2013.
YGREC. 20 rue Louise Weiss 75013 Paris.

morse

Samuel Morse est aujourd’hui connu du grand public comme l’inventeur du code Morse et du télégraphe magnéto-électrique qui a révolutionné les communications humaines au milieu du 19e siècle. Mais cet inventeur était d’abord un peintre, théoricien de l’art, et l’un des premiers praticiens et prosélytes américains de la photographie. L’ensemble de ces activités dessine une constellation originale, centrée sur les problématiques de l’information, de sa nature et de sa transmission. Peinture, télégraphe et photographie traitent chacun de manière différente l’inscription des traces et signes qu’ils enregistrent et véhiculent. Leur juxtaposition dans la personne de Morse, tout comme les relations parfois contradictoires qu’ils entretiennent l’un avec l’autre dans sa pratique, définissent un espace neuf que nous n’avons pas cessé d’habiter.

Jean-Philippe Antoine enseigne l’esthétique et la théorie de l’Art contemporain à l’Université Paris 8. Il a récemment publié La traversée du XXe siècle. Joseph Beuys, l’image et le souvenir, aux Editions du MAMCO/Presses du Réel, et participé à The Quilt and the Truck. Nancy Shaver (Publication Studio, 2011). Plasticien, il mène des travaux sur des supports multiples – peintures, constructions, installations, et performances sonores, en collaboration notamment avec Leif Elggren. Il a récemment publié chez Firework Edition Records The Worried Ones (Antoine-Elggren) Live at 64 (2013), Nouvelles musiques anciennes (CD, 2011) et Objet Métal Esprit (EP, 2010).

JIM SHAW’S THE HIDDEN WORLD
Visite et présentation de l’exposition par Marc-Oliver Wahler.
Vendredi 13 décembre 2013. 

The Chalet Society 14 boulevard Raspail 75007 Paris.

JIM SHAW

Sociétés plus ou moins secrètes, ordres et fraternités fantaisistes, mouvements évangéliques et fondamentalistes, courants spirituels new age ou conspirationnistes de tout genre, encyclopédies pour enfants ou encore célèbres illustrations médicales du Dr. Netter – l’artiste américain Jim Shaw expose son incroyable collection d’art didactique qui recycle les mythes et les croyances de l’Amérique.

La Chalet Society poursuit ainsi le principe de sa programmation. Après les artistes ‘outsiders’ du Museum of Everything, les marges de la création artistique sont poussées plus loin en dévoilant des artistes qui ont souvent disparu derrière un propos plus large qu’eux. Cette carte blanche donnée à Jim Shaw permet de jongler avec les catégories dans lesquelles l’art s’enferme quelquefois, de tester son éclectisme, son élasticité et sa faculté à irriguer des domaines de connaissances surprenants.

ANNE ZEITZ
De MaxFeed à Radio Net – Les projets radio de Max Neuhaus

Vendredi 17 janvier 2013.
YGREC. 20 rue Louise Weiss 75013 Paris.

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Exerçant en tant que percussionniste, notamment pour John Cage et Karlheinz Stockhausen, Max Neuhaus se concentre dès 1966 sur des productions d’objets, de promenades, d’installations et de plateformes d’échange sonores. Si le petit objet électronique Max-Feed de 1966 insiste encore sur des mécanismes de brouillage des radio-fréquences, Neuhaus se tourne rapidement vers le potentiel d’échange que ce médium représente. Il réalise dès lors des projets pour et avec des stations de radio locales et nationales, tels que Public Supply (1966-1973) et Radio Net (1977), en liant leurs réseaux à des lignes téléphoniques. Ces expériences acoustiques anonymes et collectives s’insèrent dans un intérêt de Neuhaus pour la dimension sociale du médium de la radio et du téléphone. En rapprochant ces médias, Neuhaus s’efforce de donner « l’impulsion et les moyens pour un échange sonore international – un forum pour un échange verbal et acoustique à un niveau global, une communauté d’écoute mondiale »* dont les enjeux seront exposés ici.

* Max Neuhaus, « Audium. Projekt für eine Welt als Hör-Raum », in Edith Becker et Peter Weibel, ed. Vom Verschwinden der Ferne. Telekommunikation und Kunst, Köln, DuMont, 1990

Anne Zeitz est doctorante dans l’équipe Esthétiques des Nouveaux Médias à l’Université Paris 8. Elle organise le projet d’exposition et le cycle de films Mouvement-observation-contrôle pour le Goethe-Institut en 2007 et est diplômée d’un Master intitulé Le point aveugle de la surveillance. Ses recherches portent sur les mécanismes de l’observation et de la surveillance et la façon dont ceux-ci se manifestent à travers des productions artistiques, littéraires et cinématographiques depuis les années 60. C’est en particulier sur les artistes effectuant des « contre-observations » d’instances de la surveillance ainsi que les comportements que ce renversement de la relation d’observation engendre, qu’elle se concentre actuellement.