Hypnotique

Brion Gysin


Brion Gysin, Dreamachine, 1961/1979, métal perforé, moteur électronique, lampe – 118 x 30 cm Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, France, Legs de Brion Gysin, 1988 Vues de l’exposition Brion Gysin: Dream Machine, 16 octobre – 28 novembre 2010, Institut d’art contemporain, Villeurbanne/Rhône-Alpes © Blaise Adilon http://www.ubu.com/film/gysin_flicker.html

Carsten Höller


Carsten Höller, Y, installation, Biennale de Venise, 2003 960 ampoules, aluminium, bois, câbles, circuits électroniques, enseignes lumineuses, miroirs; 
 installation totale: env. 1300 x 850 x 320 cm. © transports-design

C’est un passage en forme de Y, encerclé par une spirale continue d’ampoules clignotantes. Les lumières blanches clignotent dans une séquence qui donne l’impression d’un courant électrique se déplaçant à travers la spirale, éclairant une ampoule après l’autre. La structure fixe est comme mise en rotation dans un sens horaire ou antihoraire, selon le sens de la séquence de la lumière. Comme une tornade horizontale, Y aspire le spectateur dans sa voie de passage tourbillonnante. Chaque branche dans l’Y conduit soit à une impasse, ce qui oblige les téléspectateurs à revenir sur leurs pas, soit à un miroir. (Extrait de Jennifer Allen, « Are You Experienced?, » in T-B A21 Collection Book)

Qu’est-ce que les genres [artistiques] impliquent aujourd’hui? Carsten Höller m’explique ceci : «C’est à la mode aujourd’hui d’instaurer un dialogue entre l’art et tout autre domaine, que ce soit la mode, l’architecture, le design, ou la science. En fait, mes œuvres ont été vues comme un effort d’étendre l’art en direction de la science. De telles tentatives ne m’intéressent pas du tout, car elles reposent généralement sur l’idée dépassée de l’autonomie». Alors qu’est-ce que 
 sa nouvelle installation Y a à dire sur les genres? Une chose est claire, il ne cherche pas à combler le fossé entre l’art et la vie. Parce que cet écart n’a pas de sens: «Si l’on suppose que l’art est autonome, on peut essayer de construire un pont entre deux sphères: l’art et de la mode, l’art et la science. Ce genre de dualisme et ses résultats supposés dialectiques, selon l’attitude chic de l’ ‘autonomy-is-over’ n’est pas valable. Je préfère le modèle du «et et» à la banalité de la dualité ». Daniel Birnbaum, Delays and conflicts, catalogue de l’exposition Dreams and Conflicts, Biennale de Venise, 2003, p. 4.

Yappartient à une série d’installations de murs blancs d’ampoules qui clignotent à l’unisson. La série a commencé avec l’installation Light Wall (2000), dans son exposition Synchrosystem, Fondation Prada, 2001 http://www.designboom.com/portrait/ch.htm «Tous les éléments de synchro system sont faits pour fonctionner avec vous, pour vous ébranler, pour que vous vous sentiez différents. Ce sont des dispositifs, des outils ou des machines. Ils n’ont pas de sens en eux-mêmes mais dans leur fonction et dans leurs effets qu’ils produisent. L’objet devient une extension du corps. Vous élargissez votre phéno-type. Il ne s’agit pas de vous et de l’objet; l’objet et vous sont vous. Tout est vous.» Carsten Höller, in Action, Jen Hoffman et Joan Jonas, Question d’art, Thames et Hudson, p. 173.


Double carousel with zöllner stripes
, Macro museum, Rome, 2011

Les deux carrousels sont modifiés pour se déplacer à un rythme extrêmement lent dans différentes directions. La vitesse faible permet aux visiteurs de monter et de descendre en marche, alors que leur environnement est altéré par des réflections et des illusions d’optique. Des miroirs renvoient le clignotement des ampoules et les motifs appliqués sur les murs. « Höller provoque un état mental très particulier: le spectateur ne sait plus très bien où il est, ni ce qu’il doit faire et ressent une difficulté à se déplacer. Or, cet état s’accompagne en même temps d’un sentiment de joie, de bonheur, d’autonomie, de pureté et d’introspection.» Baldo Hauser, psychologue