Julie Morel

Light my Fire
Installation, 2011-2012
Papier peint sérigraphié à l’encre phosphorescente, lampes halogènes, minuteur, 2,80 m x 3,20 m
Sérigraphie : La presse purée, Rennes
Production : Maison Populaire, Montreuil; Conseil Général de Seine-Saint Denis, Ministère de la Culture
; Ministère de la Culture
Remerciements : Alexis Chazard, Jocelyne Quélo, Guillaume Constantin

Argument :
Réalisée dans le cadre d’une résidence à la Maison populaire, Light my Fire  est une installation qui s’appréhende tour à tour dans la lumière et dans la pénombre. Le spectateur est en présence d’un texte inscrit en caractères phosphorescents sur le mur. Presque invisible et illisible en pleine lumière, il se révèle cycliquement lorsque la lumière s’éteint, le temps qu’il s’efface lentement dans le noir. Cette version du texte augmente et rejoue un extrait de La Part maudite de Georges Bataille (1949). Elle propose la description tautologique d’une phrase en train de s’écrire. Elle prend le caractère d’un énoncé performatif et met en évidence la difficulté de sa lecture et les efforts nécessaires pour la saisir. Cette augmentation performative est rédigée en minuscules alors que la phrase originale, « Le principe même de la matière vivante veut que les opérations chimiques de la vie qui ont demandé une dépense d’énergie soient bénéficiaires, créatrices d’excédents », se détache furtivement en majuscules.

Premise:
Created during a residency at La Maison Populaire, Light my Fire is an installation which is to be viewed alternately in both light and shadow. The spectator finds themselves in the presence of a text inscribed on the wall in phosphorescent letters. It is almost invisible and illegible in full light, but reveals itself gradually as the light dims, until it gradually extinguishes itself in the dark. This version of the text augments and replays an excerpt of George Bataille’s The Accursed Share (1949). It offers the tautological description of a phrase in the process of writing itself. It takes on the character of a performative utterance, underlining the difficulty of reading and the effort necessary to capture a phrase. This performative addition is written in lower case letters while the original phrase of Bataille’s: “The principle of living material demands that the chemically-based operations relating to life which require an output of energy be beneficial, and create surplus” is subtly highlighted in capital letters.

Julie Morel
Née en 1973 à Lyon, elle vit et travaille à Paris. Après des études à l’École nationale des Beaux-Arts, Lyon, puis à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts, Paris, elle participe à l’Atelier de recherches interactives de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs et obtient un DEA en arts plastiques à l’Université Paris 8. Son travail est alimenté par une volonté d’interroger les relations quotidiennes qu’entretient l’Homme avec la technologie. Il en révèle le caractère sensible, notamment dans son rapport au langage. Ses recherches sont souvent dirigées vers la littérature et le texte qu’elle envisage comme une image temporelle dont elle se sert pour produire installations, vidéos linéaires, générateurs de textes dyslexiques, performances et collaborations. Ces productions, toujours à la limite de la visibilité/ lisibilité, font se demander si l’on est au commencement du mot et de la narration ou au stade de l’effacement final. Elle expose régulièrement en France et à l’étranger. Son implication artistique se prolonge par la participation aux collectifs incident.net et Kom.post, la co-programmation des conférences The Upgrade! Paris, le commissariat de Géographies Variables. Elle enseigne les nouveaux médias et les pratiques contemporaines à l’École européenne supérieure d’Art de Bretagne. Elle y est directrice scientifique de la ligne de recherche «De l’auto-archivage immédiat comme œuvre».

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